LarentrĂ©e oui mais pas pour tous ! AprĂšs les juillettistes et les aoĂ»tiens, c’est au tour des vacanciers de
Repris dans Une Saison en enfer, L’éternitĂ© est un poĂšme de 1872 extrait des Vers nouveaux. Arthur Rimbaud est alors amoureux de Paul Verlaine et, aprĂšs avoir Ă©tĂ© mis Ă  la porte par sa femme Mathilde, tente de le convaincre de le prĂ©fĂ©rer et de revenir vers lui. Une forme de chantage amoureux oĂč le poĂšte imagine sa propre disparition pour culpabiliser son ami. Entre amours sulfureux et tendances suicidaires, Rimbaud parviendra Ă  ses fins puisque Verlaine, mis au pied du mur, quittera Mathilde dĂšs le mois suivant. L’éternitĂ© Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? – L’EternitĂ©. C’est la mer allĂ©e Avec le soleil. Ame sentinelle, Murmurons l’aveu De la nuit si nulle Et du jour en feu. Des humains suffrages, Des communs Ă©lans LĂ  tu te dĂ©gages Et voles selon. Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir s’exhale Sans qu’on dise enfin. LĂ  pas d’espĂ©rance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sĂ»r. Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? – L’EternitĂ©. C’est la mer allĂ©e Avec le soleil. Arthur Rimbaud Navigation de l’article
Lautofiction. A propos de C'est la mer allée avec le soleil #1. Visiteur . D'abord je voudrais remercier parce que beaucoup ont pris le temps de me lire, de me dire franchement s'ils ont
RĂ©sumĂ©s La MĂ©diterranĂ©e cĂ©lĂ©brĂ©e par Albert Camus, Philippe Sollers et Jean-Daniel Pollet relĂšve d’une interrogation mĂ©taphysique ignorant pour l’essentiel les hommes rĂ©els, le paysage servant de dĂ©cor Ă  une reprĂ©sentation de la tangence au monde des individus, sous le mode du tragique et dans le cadre d’une dĂ©marche atemporelle, si bien que cette MĂ©diterranĂ©e dont on proclame qu’elle est un foyer de multiples mises en relation, s’avĂšre ĂȘtre exaltĂ©e par ses auteurs et ce cinĂ©aste comme la mer des Grecs, et non pas comme celle des peuples qui en sont les riverains. Une MĂ©diterranĂ©e plus soucieuse des humains et des rapports sociaux dans lesquels ils sont pris innerve l’Ɠuvre de Jean PĂ©lĂ©gri. The Mediterranean celebrated by Albert Camus, Philippe Sollers and Jean-Daniel Pollet is the result of a metaphysical questioning that essentially ignores real people, the landscape serving as a backdrop for the representation of the tangency of the world of individuals, in the mode of tragedy and within the framework of an atemporal approach, so much so that this Mediterranean, which is proclaimed to be a focus of multiple connections, turns out to be exalted by its authors and this filmmaker as the sea of the Greeks, and not as that of the peoples who live along its shores. A Mediterranean more concerned with humans and the social relationships in which they are caught up permeates Jean PĂ©lĂ©gri’s de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral L’important, c’étaient les hommes. Le paysage, lui, n’en Ă©tait que la parabole ». Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice 1Quand j’ai acceptĂ© de participer Ă  cet ensemble consacrĂ© Ă  la MĂ©diterranĂ©e, j’ai immĂ©diatement songĂ© d’une part Ă  l’AlgĂ©rie ma trajectoire personnelle, mon itinĂ©raire intellectuel et mon imaginaire me conduisant nĂ©cessairement Ă  les associer et d’autre part au film ĂŽ combien fameux et commentĂ© MĂ©diterranĂ©e de Jean-Daniel Pollet, montĂ© Ă  partir du texte que Philippe Sollers a Ă©crit pour le cinĂ©aste aprĂšs en avoir vu les rushes obtenus aprĂšs un pĂ©riple de trente-cinq mille kilomĂštres sur le moment, il me semblait envisageable voire fĂ©cond de rĂ©pondre Ă  une partie des questions soulevĂ©es par les initiateurs du prĂ©sent projet par une courte contribution rapprochant les Noces 1938-1959 et L’ÉtĂ© 1952-1959 d’Albert Camus de MĂ©diterranĂ©e 1963, je supposais alors qu’il me suffirait de tracer comme une diagonale de pensĂ©e entre ces Ɠuvres Ă  partir d’une vision rimbaldienne de l’écriture, de la crĂ©ation et de l’existence pour souligner, aprĂšs et avec beaucoup d’autres commentateurs, combien cette mer et son bassin opĂšrent » en tant que lieu d’échange, comme lieu connectĂ© ». 2Un peu de temps s’était Ă©coulĂ© lorsque j’ai entrepris de relire ou de revoir les productions qui m’étaient apparues en rĂ©sonance avec cet axe de rĂ©flexion et d’investigation. Je me suis tout d’abord heurtĂ© aux vues d’Édouard Glissant qui, en ce domaine, continuent de ne pas emporter ma conviction, parce que la caractĂ©risation de la MĂ©diterranĂ©e en mer intrinsĂšquement continentale me paraĂźt un artifice pour lĂ©gitimer, par contraste voire repoussoir, une argumentation taillant la part belle Ă  la CaraĂŻbe 1 Édouard Glissant, Introduction Ă  une poĂ©tique du divers, Paris Gallimard, 2020 [1995], pp. 14-15. Je dis toujours que la mer CaraĂŻbe se diffĂ©rencie de la MĂ©diterranĂ©e en ceci que c’est une mer ouverte, une mer qui diffracte, lĂ  oĂč la MĂ©diterranĂ©e est une mer qui concentre. Si les civilisations et les grandes religions monothĂ©istes sont nĂ©es autour du bassin mĂ©diterranĂ©en, c’est Ă  cause de la puissance de cette mer Ă  incliner, mĂȘme Ă  travers des drames, des guerres et des conflits, la pensĂ©e de l’homme vers une pensĂ©e de l’Un et de l’unitĂ©. Tandis que la mer CaraĂŻbe est une mer qui diffracte et porte Ă  l’émoi de la diversitĂ©. Non seulement est-ce une mer de transit et de passages, c’est aussi une mer de rencontres et d’implications »1. 2 Que savons-nous de la GrĂšce aujourd’hui... Que savons-nous des pieds agiles d’Atalante... Des dis ... 3 Ainsi ce texte de Godard apparaĂźt-il en 4e de couverture du livre-dvd de Yannick Haenel, Dominique ... 3En outre j’ai trĂšs vite Ă©prouvĂ© le sentiment que la MĂ©diterranĂ©e cĂ©lĂ©brĂ©e par Camus, Pollet et Sollers relĂšve d’une interrogation mĂ©taphysique ignorant pour l’essentiel les hommes rĂ©els, le paysage servant de dĂ©cor Ă  une reprĂ©sentation de la tangence au monde des individus, sous le mode du tragique et dans le cadre d’une dĂ©marche atemporelle, si bien que cette MĂ©diterranĂ©e dont on proclame et pas seulement Ă  travers mon » corpus ! qu’elle est un creuset, le foyer de multiples mises en relation, s’avĂšre ĂȘtre exaltĂ©e par ces auteurs et ce cinĂ©aste comme la mer des Grecs, et non pas comme celle des peuples qui en sont les riverains ; et mĂȘme s’il arrive qu’on convoque l’Égypte pharaonique, Palmyre, l’Italie et l’Espagne pour l’inscrire dans une certaine profondeur historique ainsi que le fait Pollet, cette conception demeure parente de celle qui discerne dans l’Europe, et d’abord dans sa composante culturelle germanique, une fille » d’AthĂšnes. L’enquĂȘte inhĂ©rente Ă  toute Ă©tude critique, en tous les cas celle Ă  laquelle je me suis employĂ© ces derniĂšres semaines, m’a en la matiĂšre assez brutalement dĂ©niaisĂ© chez Camus, Ă  Tipasa, comme chez Pollet et Sollers, la MĂ©diterranĂ©e revĂȘt les atours d’une mer prĂ©texte Ă  un discours relatif Ă  l’immanence du sacrĂ© et Ă  la prĂ©sence au monde, hermĂ©tique Ă  la rĂ©alitĂ© de l’Histoire et aux peuples qui ont eu pĂątir des rapports de domination qu’elle a instaurĂ©s. De ce point de vue, il est intĂ©ressant de situer et de recourir Ă  la lecture symptomale le petit article de Jean-Luc Godard dans Les Cahiers du cinĂ©ma2 que la postĂ©ritĂ© a retenu3 en fonction de ce que ce mĂȘme Godard a critiquĂ© de et dans MĂ©diterranĂ©e deux ans plus tard lors d’un entretien accordĂ© Ă  la revue CinĂ©thique dans lequel, selon les prĂ©occupations politiques et la langue de l’époque, et en vertu de ses propres positions idĂ©ologiques, il reproche Ă  son confrĂšre de ne pas Ă©chapper Ă  la spĂ©culation et d’ignorer la lutte des classes » 4 Entretien avec Jean-Luc Godard par Jean-Paul Cassagnac et GĂ©rard Leblanc, CinĂ©thique, nouvelle revu ... [...] il vaudrait mieux que, avant de faire MÉDITERRANÉE, Pollet ait militĂ© trois mois, parce qu’aprĂšs, au moment de faire le film, il le ferait autrement. MÉDITERRANÉE ne parlerait pas de la mort de la mĂȘme façon, il parlerait peut-ĂȘtre de la lutte des classes, pas de la mort et du bassin mĂ©diterranĂ©en comme Camus »4. 5 Je fais allusion aux propos de Mao Zedong trĂšs souvent citĂ©s dans les annĂ©es 1960-1970 Pas d’en ... 4Ici, Godard Ă©gratigne Pollet sur le mode Pas d’enquĂȘte, pas de droit Ă  la parole », si je puis m’exprimer Ă  la façon dont mes aĂźnĂ©s l’auraient formulĂ© en leur temps5... Toutefois, cette raideur, je ne la reprends pas Ă  mon compte et, par consĂ©quent, je rectifie il serait en effet vain – et ce serait Ă  bien des Ă©gards cĂ©der au plus vulgaire des anachronismes, et de surcroĂźt Ă  un idĂ©alisme forcenĂ© –, d’accuser Pollet de mythification pour une apprĂ©hension du monde occultant les eaux glacĂ©es du calcul Ă©goĂŻste » si Pollet et Sollers versent dans la mĂ©taphysique, comme Camus », c’est parce que leur perception de la MĂ©diterranĂ©e est au diapason de tout un courant de pensĂ©e europĂ©en qui, en Allemagne avec Hölderlin pour ne mentionner que lui, et en France avec les orientalistes et les romantiques, aborde cette mer sous le prisme de l’antiquitĂ© grĂ©co-romaine. 6 Cerise Fedini, Les Carnets de voyage au Maroc d’EugĂšne Delacroix en 1832 vers l’expression artist ... 7 EugĂšne Delacroix, Lettre Ă  Auguste Jal », in Cerise Fedini, Les Carnets de voyage au Maroc d’EugĂš ... 5Par dogmatisme, et en lisant toujours vite ou mal Frantz Fanon et Edward W. SaĂŻd, il y en aura toujours pour fustiger cette vilaine propension des Ă©crivains, artistes et penseurs de la vieille Europe Ă  peindre les autres en projetant sur eux leurs croyances et leurs prĂ©jugĂ©s. Il se peut, par exemple, que post mortem on morigĂšne le peintre EugĂšne Delacroix qui lors de son voyage au Maroc en 1832 associe dans sa correspondance et ses carnets celles et ceux qu’il rencontre Ă  la beautĂ© antique »6, stupĂ©fait de constater que Rome n’est plus dans Rome »7, et admirateur d’un peuple qu’il pare de toutes les vertus des rois 8 EugĂšne Delacroix, Souvenirs d’un voyage dans le Maroc, in Cerise Fedini, Les Carnets de voyage au M ... [...] ce qui frappe surtout c’est l’analogie frappante avec les usages antiques. Les costumes, la vie habituelle, les maisons. Les chaussures. Semelles Ă©paisses comme les statues des muses. Signe de luxe. Caton vous cire vos bottes, Brutus vous passe votre habit. L’espion du consulat qui gagnait 20 sous par jour pour s’enquĂ©rir des nouvelles vraies ou fausses qui circulaient par la ville Ă©tait un beau vieillard non pas, je me trompe, le nom de vieillard ne convient pas Ă  ce type, il faudrait en inventer un autre. C’était Agamemnon, roi des rois »8. 9 Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, Marseille, Terr ... 6De Delacroix discernant des Grecs et des Romains partout au Maroc il est bien sĂ»r aisĂ© de se gausser et de le clouer au pilori de l’europĂ©ocentrisme et de l’universalisme des LumiĂšres. Il est plus dĂ©licat de conspuer Jean PĂ©lĂ©gri quand celui-ci fait appel Ă  Virgile et au chalumeau de Tityre pour Ă©voquer les flĂ»tes de son enfance, Ă  la ferme de son pĂšre9... 10 Yannick Haenel, Éclair de MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, J ... 11 Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Dani ... 7Les images de Pollet et le texte de Sollers sont aux antipodes du point de vue occidental ordinaire plaçant l’humain en surplomb par rapport Ă  la nature et puisant en elle les ressources dont il a besoin pour subsister, se reproduire, s’assumer ; ils le renversent en une parole oraculaire, orphique aller dans la mort et en revenir »10, proclamant que c’est la nature et l’innombrable cohorte des disparus assis Ă  travers les Ăąges sur les gradins de l’Histoire qui contemplent les hommes dans leur extrĂȘme contingence Au vu de toute une foule, calme, invisible »11... La sĂ©quence de Bassae 1964 montrant les nuages pĂ©nĂ©trant le temple dĂ©diĂ© Ă  Apollon Epikourios puis le submergeant fait mĂ©taphoriquement Ă©cho d’une part Ă  la matiĂšre qui, dans sa trame, est affectĂ©e par un sourd et continuel rĂ©agencement des particules qui la composent et d’autre part Ă  cette implacable vĂ©ritĂ© » qui troue les sujets que nous sommes. Yannick Haenel restitue l’efficace de cette parole en ces termes 12 Yannick Haenel, Éclair de MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, J ... Quant Ă  nous, une parole, une parole nous traverse, plus grande que notre voix elle vient de si loin qu’il nous semble que nous ne sommes jamais nĂ©s et que nous ne mourrons pas [...] ; mais en nous traversant, en pulvĂ©risant les petites notions qui s’accrochent en nous, l’identitĂ©, la propriĂ©tĂ©, et mĂȘme les sentiments, cette parole nous fait entendre au contraire combien le temps et l’espace ne sont pas des conditions extĂ©rieures Ă  notre existence, mais ce qui a lieu pour faire exister la parole que nous croyons la nĂŽtre »12. 13 Sollers Ă©crit trĂšs exactement Pays multiples... faussement endormis...». Voir Philippe Sollers, ... 14 Se reporter au livre de Georges Sebbag, Le Point sublime, Breton, Rimbaud, Kaplan, Paris, Jean-Mich ... 8InterrogĂ© en 2018 Ă  l’occasion de la sortie du livre-dvd contenant MĂ©diterranĂ©e et Bassae, Sollers est sans ambiguĂŻtĂ© l’entreprise dont il s’est acquittĂ© avec Pollet visait Ă  une approche du sacrĂ© par des voies inattendues ». Dans cette perspective l’espace mĂ©diterranĂ©en un pays multiple faussement endormi13 fonctionne comme un point sensible, nĂ©vralgique – peut-ĂȘtre convient-il Ă  ce stade de solliciter le point sublime » cher Ă  AndrĂ© Breton, ce lieu mental et gĂ©ographique14 oĂč il est possible de sentir et de ressentir la prĂ©sence rĂ©conciliĂ©e de ce qui, au quotidien se donne comme irrĂ©mĂ©diablement contradictoire –, le foyer et la forge oĂč affleure pour qui sait le repĂ©rer le travail de mort Ă  l’Ɠuvre au sein de tout ce qui est, non pas comme une force antithĂ©tique au vivant mais bien comme la manifestation souveraine de l’irrĂ©pressible et perpĂ©tuel mouvement de l’existant, Ă©lan que je dĂ©signe parfois du nĂ©ologisme de nĂ©tant 15 Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Dani ... Cela continue doncdepuis des milliers d’annĂ©es...On est dans ce travail millĂ©naire... incessantL’une aprĂšs l’autre, les piĂšces du jeusont reprises...Elles seront relancĂ©es... autreset les mĂȘmes... de la mĂȘme façonet diffĂ©remment »15. 16 Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e, quatre plans ou sĂ©quences Ă  – ; Ă  – ; Ă  3 ... 17 Yannick Haenel, Éclair de MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, J ... 9Toutefois, Ă  la diffĂ©rence de celui de Breton, le point sensible de Pollet et de Sollers, lequel est identifiĂ© au temple grec un an aprĂšs MĂ©diterranĂ©e, Pollet donne Bassae un court mĂ©trage de 9 minutes oĂč il filme le sanctuaire dont des images figurent dans le film de 196316, est mobile, il se dĂ©place Ă  travers le temps et les territoires, ce que Yannick Haenel a bien observĂ© [...] et c’est tout le gĂ©nie de MĂ©diterranĂ©e d’avoir devinĂ© que si dans le monde occidental le temple grec est le site initial d’une telle convergence, celle-ci continue maintenant d’avoir lieu hors de son propre site le site se dĂ©cale Ă  travers le temps – il voyage »17. 10Faisant la nique Ă  l’éphĂ©mĂšre, au transitoire de l’organique et du vivant, des accumulations, amoncellements et sĂ©dimentations de souffrances, de violences et d’espoirs trahis, dĂ©faits ou rentrĂ©s, pierres, Ă©boulis, blocs ajointĂ©s, colonnes, frontons, statues, sculptures et bas-reliefs, dalles brisĂ©es ou intactes, sont prĂ©cipitĂ©s et figĂ©s dans une immobilitĂ© de façade 18 Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Dani ... Douleur dissimulĂ©e dans des paysagesqu’on traverse sans pouvoir les atteindre... »18. 11Ces Ă©lĂ©ments naturels ou architecturaux, tous minĂ©raux, en apparence inertes, les anime au sein de leur structure, dans leur texture mĂȘme, un immĂ©morial va-et-vient conjuguant l’implacable silence de l’entropie et la grĂące de l’éternel retour. 19 Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », ibid., p. 52. 12Dans ces deux films et ces textes, Pollet et Sollers soutiennent que la mort, loin d’ĂȘtre une annihilation, agit comme le ressort, la pompe aspirante et refoulante de ce qui est. Leurs voix passablement prĂ©socratiques s’attĂšlent en accointance avec celles de Nietzsche, de Heidegger et de RenĂ© Char Ă  l’énoncĂ© et Ă  l’exposĂ© d’un poĂšme » nĂ©gligeant le sort du commun, le social et le politique pour une mĂ©taphysique de l’éblouissement et de l’éclair. Et bien que personne ne puisse plus douter Ă  la suite de Paul Éluard que la terre soit bleue comme une orange, Pollet et Sollers confient Ă  une mer blanche »19 de ramener au rivage et Ă  la conscience des hommes, sous la blancheur mĂ©tallique d’un ciel inondĂ© de soleil Tandis qu’une clartĂ©, un rĂ©veil aveuglantdĂ©borde et recouvre tout en silenceoĂč l’on n’est plus qu’un point de plus en plus perduet lointain... ». 13Meursault n’est pas le dernier Ă  en avoir pĂąti, de ces cieux de craie l’Arabe » de L’Étranger en est mort... 14De toute Ă©vidence, Pollet et Sollers prolongent Camus en s’en dĂ©marquant nĂ©anmoins l’auteur des Noces et de L’ÉtĂ© chante la jeunesse Ă©merveillĂ©e du monde et de qui sait se placer en harmonie avec ses composants, la terre, les nues insondables, la mer tour Ă  tour sans une ride et moutonnante d’écume et de farouches rouleaux 20 Albert Camus, Retour Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, Paris, Gallimard, Folio », n° 16, 201 ... Et, Ă  Alger, une seconde fois, marchant encore sous la mĂȘme averse qui me semblait n’avoir pas cessĂ© depuis un dĂ©part que j’avais cru dĂ©finitif, au milieu de cette immense mĂ©lancolie qui sentait la pluie et la mer, malgrĂ© ce ciel de brumes, ces dos fuyants sous l’ondĂ©e, ces cafĂ©s dont la lumiĂšre sulfureuse dĂ©composait les visages, je m’obstinais Ă  espĂ©rer. Ne savais-je pas d’ailleurs que les pluies d’Alger, avec cet air qu’elles ont de ne jamais devoir finir, s’arrĂȘtent pourtant en un instant, comme ces riviĂšres de mon pays qui se gonflent en deux heures, dĂ©vastent des hectares et tarissent d’un seul coup ? Un soir, en effet, la pluie s’arrĂȘta. J’attendis encore une nuit. Une matinĂ©e liquide se leva, Ă©blouissante, sur la mer pure. Du ciel, frais comme un Ɠil, lavĂ© et relavĂ© par les eaux, rĂ©duit par ces lessives successives Ă  sa trame la plus fine et la plus claire, descendait une lumiĂšre vibrante qui donnait Ă  chaque maison, Ă  chaque arbre, un dessin sensible, une nouveautĂ© Ă©merveillĂ©e. La terre, au matin du monde, a dĂ» surgir dans une lumiĂšre semblable. Je pris Ă  nouveau la route de Tipasa »20. 21 Ibid., p. 162 Dans cette lumiĂšre et ce silence, des annĂ©es de fureur et de nuit fondaient lente ... 22 Ibid., p. 161 [...] toujours le mĂȘme ciel au long des annĂ©es, intarissable de force et de lumiĂš ... 23 Ibid., p. 161 [...] la mĂȘme mer aussi, presque impalpable dans le matin [...] ». 24 Ibid., p. 161 [...] le Chenoua, cette lourde et solide montagne, dĂ©coupĂ©e dans un seul bloc, qu ... 15Ces lignes de Retour Ă  Tipasa » et celles qui les suivent, Ă©crites aprĂšs la Seconde Guerre mondiale21, ont valeur de mariage re-contractĂ© avec le ciel22, la mer23 et le Chenoua comme une vague pĂ©trifiĂ©e24 dĂ©crivent l’expĂ©rience Ă  laquelle Camus se livre chaque fois qu’il se rend Ă  Tipasa 25 Ibid., p. 162. Et sous la lumiĂšre glorieuse de dĂ©cembre, comme il arrive une ou deux fois seulement dans des vies qui, aprĂšs cela, peuvent s’estimer comblĂ©es, je retrouvai exactement ce que j’étais venu chercher et qui, malgrĂ© le temps et le monde, m’était offert, Ă  moi seul vraiment, dans cette nature dĂ©serte »25. 26 Ibid., pp. 161-162. 27 Ibid., p. 163. 16Cette expĂ©rience qui l’abstrait des autres, de leur cercle, et l’immerge dans une nature dĂ©serte » lui dĂ©livre une leçon. Tipasa enseigne Ă  Camus les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’ĂȘtre se dessĂšche, [...] aimer et admirer ». Fils du Chenoua26, Camus pressent l’insurrection qui vient, celle des fils de la Toussaint, ses contemporains ne rĂ©agissant pas au malheur [de] ne point aimer »27 28 Ibid., pp. 163-164. Nous tous, aujourd’hui, mourons de ce malheur. C’est que le sang, les haines dĂ©charnent le cƓur lui-mĂȘme ; la longue revendication de la justice Ă©puise l’amour qui pourtant lui a donnĂ© naissance. Dans la clameur oĂč nous vivons, l’amour est impossible et la justice ne suffit pas. C’est pourquoi l’Europe hait le jour et ne sait qu’opposer l’injustice Ă  elle-mĂȘme »28. 17Si lui-mĂȘme ne baisse pas les bras et repart au combat », c’est parce qu’à Tipasa il renoue avec l’élan lyrique toujours renouvelĂ© d’une jeunesse moins inhĂ©rente Ă  la mer qu’au ciel et Ă  sa lumiĂšre. Ses rĂ©fĂ©rences Ă  l’ancienne beautĂ© », Ă  l’ antique » et au destin » sont explicites 29 Ibid., p. 164. Je retrouvais ici l’ancienne beautĂ©, un ciel jeune, et je mesurais ma chance, comprenant enfin que dans les pires annĂ©es de notre folie le souvenir de ce ciel ne m’avait jamais quittĂ©. C’était lui qui pour finir m’avait empĂȘchĂ© de dĂ©sespĂ©rer. J’avais toujours su que les ruines de Tipasa Ă©taient plus jeunes que nos chantiers ou nos dĂ©combres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumiĂšre toujours neuve. Ô lumiĂšre ! c’est le cri de tous les personnages placĂ©s, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier Ă©tait aussi le nĂŽtre et je le savais maintenant. Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un Ă©tĂ© invincible »29. 18La chaĂźne sĂ©mique suggĂšre la posture d’un hĂ©ros, jamais vaincu par l’adversitĂ©, y compris le destin » sa victoire rĂ©sulte de sa communion avec le monde, lequel manifeste le sacrĂ© par la lumiĂšre et le silence d’un instant suspendu, comme une note soudainement tenue qui commande aux autres instruments de l’orchestre de s’arrĂȘter, avant de reprendre leur polyphonique concert 30 Ibid., pp. 162-163. Du cĂŽtĂ© des ruines, aussi loin que la vue pouvait porter, on ne voyait que des pierres grĂȘlĂ©es et des absinthes, des arbres et des colonnes parfaites dans la transparence de l’air cristallin. Il semblait que la matinĂ©e se fĂ»t fixĂ©e, le soleil arrĂȘtĂ© pour un instant incalculable. Dans cette lumiĂšre et ce silence, des annĂ©es de fureur et de nuit fondaient lentement. J’écoutais en moi un bruit presque oubliĂ©, comme si mon cƓur, arrĂȘtĂ© depuis longtemps, se remettait doucement Ă  battre. Et maintenant Ă©veillĂ©, je reconnaissais un Ă  un les bruits imperceptibles dont Ă©tait fait le silence la basse continue des oiseaux, les soupirs lĂ©gers et brefs de la mer au pied des rochers, la vibration des arbres, le chant aveugle des colonnes, les froissements des absinthes, les lĂ©zards furtifs. J’entendais cela, j’écoutais aussi les flots heureux qui montaient en moi. Il me semblait que j’étais enfin revenu au port, pour un instant au moins, et que cet instant dĂ©sormais n’en finirait plus. Mais peu aprĂšs le soleil monta visiblement d’un degrĂ© dans le ciel. Un merle prĂ©luda briĂšvement et aussitĂŽt, de toutes parts, des chants d’oiseaux explosĂšrent avec une force, une jubilation, une joyeuse discordance, un ravissement infini. La journĂ©e se remit en marche »30. 19Camus, dernier des Grecs ou peu s’en faut, sait oĂč le kairos peut se prĂ©senter Ă  lui Ă  Tipasa, aux alentours du Cardo Maximus... Son alignement Ă  la semblance de celui des manipules des lĂ©gions romaines dans le prolongement d’une mer dont on ne sait s’il y plonge ou s’il en sort tend Ă  occulter la fondation phĂ©nicienne de la ville dont le nom pourrait bien signifier lieu de passage », escale », les ports ayant vocation Ă  relier et Ă  mettre en contact.... Ce recouvrement des traces est frappant dans toute la rĂ©gion depuis la CĂ©sarĂ©e de MaurĂ©tanie Caesarea, Cherchell, pĂŽle de diffusion de l’hellĂ©nisme mais Ă  l’origine comptoir lui aussi phĂ©nicien Iol ou Jol, jusqu’au Tombeau de la ChrĂ©tienne, en l’occurrence un mausolĂ©e royal vraisemblablement Ă©rigĂ© par le prince numide Juba II, victime pour sa dĂ©nomination d’une double erreur, puisque la traduction de l’arabe au français a fait d’une Romaine Qabr al-RĂ»miyya, tombeau de la romaine une ChrĂ©tienne... Ce n’est pas faire injure Ă  Camus que de souligner qu’il parle dans et Ă  partir de la langue et de la culture de son temps, lesquelles d’une part reposent sur les humanitĂ©s et d’autre part en AlgĂ©rie alignent symboliquement l’entreprise coloniale française sur un prestigieux passĂ© grĂ©co-romain en tĂ©moigne LambĂšse-Tazoult – camp de la LĂ©gion Augusta puis colonie romaine dont les ruines ont Ă©tĂ© fouillĂ©es en 1848 sous la direction du colonel du 2e RĂ©giment de la LĂ©gion Ă©trangĂšre tandis que la municipalitĂ© abritait un bagne terrible – aujourd’hui un pĂ©nitencier aux conditions de dĂ©tention des plus sĂ©vĂšres. Faute de se dĂ©tacher suffisamment de ce socle il conteste l’injustice au nom d’un humanisme philosophique classique » ; il ne tente pas de minorer » le français, Camus, le transfuge de classe de Belcourt, Ă©crit pour le champ littĂ©raire français et non pour le peuple algĂ©rien qui manque... 20M’inspirant d’une remarque de Jean-Luc Godard dans ses Histoires du cinĂ©ma, au sujet du travail de plusieurs cinĂ©astes qu’il admire et qui ont toujours sĂ©parĂ© la captation des images de la prise du son – remarque que je vais gauchir –, je juge qu’il n’est pas insensĂ© de considĂ©rer que la langue de ParmĂ©nide et celle de Virgile parlent » dans les images de Pollet et dans les textes de Camus et de Sollers. Noces fournit le matĂ©riau indispensable pour Ă©tayer cette thĂšse 31 Albert Camus, Noces Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, op. cit. , p. 11. Au printemps, Tipasa est habitĂ©e par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassĂ©e d’argent, le ciel bleu Ă©cru, les ruines couvertes de fleurs et la lumiĂšre Ă  gros bouillons dans les amas de pierres »31. 21La description met l’accent sur la nature lumiĂšre et couleurs, odeurs aussi. Le village » est localisĂ© par rapport au Chenoua et Ă  la mer ; ses habitants sont moins que des ombres, ce sont des absents, seuls les bouchers, des commerçants ambulants sont convoquĂ©s, ils cornent pour prĂ©venir ces invisibles de leur prĂ©sence 32 Ibid., p. 12. À l’heure oĂč nous descendons de l’autobus couleur de bouton d’or, les bouchers dans leurs voitures rouges font leur tournĂ©e matinale et les sonneries de leurs trompettes appellent les habitants »32. 33 Ibid., p. 11 Nous entrons dans un monde jaune et bleu oĂč nous accueille le soupir odorant et Ăąc ... 22Une terre oĂč la plupart des humains semble se dĂ©rober Ă  la vue de l’écrivain qui soupire33. Il est intĂ©ressant que Camus fasse de son arrivĂ©e Ă  Tipasa une entrĂ©e en scĂšne la topologie des collines et de la ville connote le théùtre et les lecteurs sont enclins Ă  mobiliser des images de théùtres antiques, depuis les gradins imaginaires oĂč ils sont juchĂ©s par la lecture 34 Ibid., p. 12. À gauche du port, un escalier de pierres sĂšches mĂšne aux ruines, parmi les lentisques et les genĂȘts. Le chemin passe devant un petit phare pour plonger ensuite en pleine campagne. DĂ©jĂ , au pied de ce phare, de grosses plantes grasses aux fleurs violettes, jaunes et rouges, descendent vers les premiers rochers que la mer suce avec un bruit de baisers. Debout dans le vent lĂ©ger, sous le soleil qui nous chauffe un seul cĂŽtĂ© du visage, nous regardons la lumiĂšre descendre du ciel, la mer sans une ride, et le sourire de ses dents Ă©clatantes. Avant d’entrer dans le royaume des ruines, pour la derniĂšre fois nous sommes spectateurs »34. 35 Pendant la rĂ©daction de cette contribution, j’ai associĂ© ces lignes aux sĂ©quences de MĂ©diterranĂ©e Ă© ... 23L’emploi des verbes descendre » deux fois et plonger » et du substantif spectateurs » sur lequel se clĂŽt le paragraphe accentue cette impression d’une nature et d’un espace social rĂ©unis en une majestueuse arĂšne formĂ©e par le Chenoua et la MĂ©diterranĂ©e35, avec pour Ă©picentre les vestiges de la citĂ© jadis florissante et aujourd’hui prise dans un insensible mais irrĂ©pressible mouvement de retour au monde brut » et Ă©lĂ©mentaire », comme la dĂ©monstration rigoureuse et pratique que les productions humaines ne sont que des accidents 36 Albert Camus, Noces Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, op. cit., p. 13. Ici, je laisse Ă  d’autres l’ordre et la mesure. C’est le grand libertinage de la nature et de la mer qui m’accapare tout entier. Dans ce mariage des ruines et du printemps, les ruines sont redevenues pierres, et perdant le poli imposĂ© par l’homme, sont rentrĂ©es dans la nature. Pour le retour de ces filles prodigues, la nature a prodiguĂ© des fleurs. Entre les dalles du forum, l’hĂ©liotrope pousse sa tĂȘte ronde et blanche, et les gĂ©raniums rouges versent leur sang sur ce qui fut maisons, temples et places publiques. Comme ces hommes que beaucoup de science ramĂšne Ă  Dieu, beaucoup d’annĂ©es ont ramenĂ© les ruines Ă  la maison de leur mĂšre »36. 24Comme Pollet, Sollers pour MĂ©diterranĂ©e et Alexandre Astruc c’est lui qui est l’auteur du texte dit par Jean NĂ©groni dans Bassae, Camus estime qu’une forge » secrĂšte affecte au-dedans jusqu’à la moindre des particules 37 Ibid., p. 13. Aujourd’hui enfin leur passĂ© les quitte, et rien ne les distrait de cette force profonde qui les ramĂšne au centre des choses qui tombent »37. 25Si pour les premiers, la cause de cette inĂ©luctable mĂ©tamorphose, variations en continu de la matiĂšre, n’est autre que le temps pour moi, ce serait la durĂ©e, Camus proclame crĂąnement que c’est l’amour et le dĂ©sir, et leur intensitĂ©, qui en est le puissant carburant 38 Ibid., p. 13. Nous marchons Ă  la rencontre de l’amour et du dĂ©sir. Nous ne cherchons pas de leçons, ni l’amĂšre philosophie qu’on demande Ă  la grandeur. Hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, tout nous paraĂźt futile »38. 39 Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, op. cit., p. 95 ... 40 Albert Camus, Noces Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, op. cit., p. 15 Bien pauvres sont ce ... 41 Ibid., p. 15 Ici les dieux servent de lits ou de repĂšres dans la course des journĂ©es. [...] Et ... 26Prenant un peu la pose Camus est jeune lorsqu’il Ă©crit ces pages, il approche Ă  peine de ses vingt-cinq ans ; et, par ailleurs, il sacrifie aussi Ă  la faconde algĂ©rienne, commune Ă  toutes les communautĂ©s de ce beau pays, et dont Jean PĂ©lĂ©gri – et pas seulement lui ! – a dĂ©gagĂ© les traits saillants39, l’écrivain dĂ©fie ses contemporains, rejette les mythes40, s’affranchit de la reprĂ©sentation des dieux41 et s’exprime en hĂ©ros, c’est-Ă -dire en demi-dieu, sa revendication d’embrasser le monde trahissant un brin de dĂ©mesure, d’hybris, et d’orgueil, mĂȘme s’il admet sa radicale extĂ©rioritĂ© Ă  cette nature qu’il voudrait rejoindre et dans laquelle il dĂ©sirerait se fondre 42 Ibid., p. 15. Aux mystĂšres d’Éleusis, il suffisait de contempler. Ici mĂȘme, je sais que jamais je ne m’approcherai assez du monde. Il me faut ĂȘtre nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumĂ© des essences de la terre, laver celles-ci dans celle-lĂ , et nouer sur ma peau l’étreinte pour laquelle soupirent lĂšvres Ă  lĂšvres depuis si longtemps la terre et la mer »42. 43 Ibid., p. 16. 44 Ibid., p. 16. 27C’est au moment du bain que le miracle se produit, cette possession tumultueuse de l’onde par [s]es jambes – et l’absence d’horizon »43, le narrateur s’est en partie dĂ©livrĂ© de [s]a pesanteur de chair et d’os »44. 45 J’ai en tĂȘte la note de l’éditeur » qui accompagne Noces RĂ©imprimĂ©s aujourd’hui, ces premiers ... 46 On peut se reporter Ă  la scĂšne oĂč Marie Cardona et Meursault nagent dans la passe du port Albert ... 47 Se reporter Ă  Yannick Haenel, Éclair de MĂ©diterranĂ©e », op. cit., pp. 12-13 VoilĂ , je regarde ... 48 Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, op. cit., p. 20 ... 49 Ibid., p. 205 Dans ce mĂȘme groupe, un jeune Arabe d’une quinzaine d’annĂ©es, plus noir que les a ... 28En l’espĂšce au moins trois rapprochements s’imposent afin de donner de la consistance Ă  mon exploration du texte de Camus la jubilation avouĂ©e dans cet essai »45 a pour pendant romanesque la scĂšne de la baignade dans le port d’Alger de Marie et de Meursault, dans L’Étranger46 ; la joie et le bonheur qui se dĂ©gagent de ces sĂ©quences » entretiennent, selon moi, une parentĂ© avec l’érotisme attachĂ© Ă  la jeune fille filmĂ©e par Pollet dans MĂ©diterranĂ©e47 ; la noblesse et la dĂ©licatesse du jeune Arabe d’une quinzaine d’annĂ©es » portraiturĂ© dans Les Oliviers de la justice, quand [d]e jeunes baigneurs, arabes et europĂ©ens mĂȘlĂ©s, jou[ent], cri[ent], se bouscul[ent] » sur la jetĂ©e, sous l’Ɠil mĂ©content des pĂȘcheurs », promesse d’une communautĂ© mi-arabe mi-française »48 qui, selon le romancier, Ă©tait en train de naĂźtre, la rĂ©fĂ©rence grecque surgissant significativement sous la plume de Jean PĂ©lĂ©gri49. Ce faisceau d’indices me souffle Ă  l’oreille que le peuple algĂ©rien qui manque dans l’Histoire et celui qui a fait rĂȘver et Ă©crire PĂ©lĂ©gri et Camus, est reprĂ©sentĂ© dans leurs livres, indĂ©pendamment des intentions de chacun, et Ă  des degrĂ©s divers, de maniĂšre plus consĂ©quente chez PĂ©lĂ©gri, de façon plus ambiguĂ« chez Camus, lors d’une baignade en MĂ©diterranĂ©e Marie et ce jeune AlgĂ©rien Ă©tant les messagers d’un peuple de naĂŻades et de faunes, gĂ©nies tous deux d’un futur qui exigeait la rencontre du littoral et de la montagne. 50 Jean PĂ©lĂ©gri, Le Maboul, in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, op. cit., p. 424. 51 On peut se reporter Ă  ces brĂšves remarques de PĂ©lĂ©gri Ă  propos de Camus Jean PĂ©lĂ©gri Ă  propos d ... 52 Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice, in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, op. cit., p. 1 ... 29Cette distinction entre le rivage et l’arriĂšre-pays, d’un cĂŽtĂ© les ports, la plage de Sidi-Ferruch par oĂč la colonisation a dĂ©butĂ© en 1830, la plaine et les villes, et de l’autre les mechtas et la Grande Pierre avec la lune qui sort et le gros nuage blanc qui passe »50, je la dois Ă  Jean PĂ©lĂ©gri en particulier dans Le Maboul chez qui le paysage est, Ă  l’inverse de chez Camus, peuplĂ© et, surtout, sismographe » des rapports sociaux dans lesquels en un temps T les humains sont pris51. Son AlgĂ©rie natale est une terre irriguĂ©e par la gĂ©nĂ©rositĂ©, dans la sueur et le labeur, avec comme liant une spiritualitĂ© syncrĂ©tique puisant dans l’islam et les traditions berbĂšres, et l’impĂŽt du sang consenti sur les pentes de Monte Cassino et pendant toute la campagne d’Italie, de sorte que cette communautĂ© de frĂšres52 Ă©tait sur le point de faire peuple, de prendre souche pour reprendre l’image vĂ©gĂ©tale – avec celle de la greffe – qui lui est chĂšre. HĂ©las les fils, de part et d’autre, ont dilapidĂ© l’hĂ©ritage de leurs pĂšres... PĂ©lĂ©gri a-t-il raison ou tort ? Cela m’est presqu’égal la littĂ©rature n’est pas le lieu de la vĂ©ritĂ© mais celui de la justesse, or il m’apparaĂźt que pour dire les hommes et les femmes d’AlgĂ©rie la langue de PĂ©lĂ©gri est frĂ©quemment juste. Mon interprĂ©tation des deux livres de lui que je connais m’amĂšne Ă  cette conclusion le peuple algĂ©rien qui manque, celui qui aurait pu rĂ©parer l’injustice initiale et toutes les autres qui en ont dĂ©coulĂ©, avait pour feuille de route de marier le djebel, les fermes et les citĂ©s, cela n’a pas Ă©tĂ© possible, cet avenir historiquement avortĂ© est littĂ©rairement prĂ©figurĂ© sur un coin de jetĂ©e, Ă  Alger, quand un gamin tout en blaguant trace la voie que les hommes rĂ©els n’ont pas durablement ouverte, celle de la mer. 53 J’emprunte ce mot Ă  Patrick Chamoiseau. 30Le bruit et la fureur de l’Histoire ne gagnent rien Ă  ĂȘtre drapĂ©s dans une geste rimbaldienne qui permet aux petits-bourgeois dont je suis depuis que l’enfant de Bab el-Oued a accĂ©dĂ© Ă  l’universitĂ© de parader en sociĂ©tĂ© sans essayer de savoir ce que l’homme aux semelles de vent a trouvĂ© Ă  Aden. Paul Nizan que j’ai beaucoup lu, ma vie durant, y a dĂ©couvert homo economicus et il en a dĂ©duit que la fuite ne servait Ă  rien. Qui suis-je pour m’aventurer Ă  distribuer des brevets d’ expertise » en MĂ©diterranĂ©e aux Ă©crivains et aux artistes qui m’aident Ă  parcourir mon temps ? Je les ai lus et frĂ©quentĂ©s » Ă  vingt ans, je relis et rĂ©flĂ©chis Ă  ces Ɠuvres Ă  soixante-cinq ans, en poursuivant mon exploration de la bibliothĂšque, du musĂ©e et de la cinĂ©mathĂšque ; dans cette sentimenthĂšque53 que j’arpente avec mĂ©lancolie, je dĂ©crypte en creux et parfois en pleine et totale ressemblance des attitudes et des conceptions que j’ai eues dans le passĂ© ou dont je ne me suis toujours pas dĂ©barrassĂ©. Mon parcours mĂ©diterranĂ©en n’a Ă©tĂ© ni une odyssĂ©e ni une anabase, il m’a simplement appris, et c’est Ă©norme, que les plus Ă©rudits, les plus sages, les plus perspicaces des humains ne sont que des sujets supposĂ©s savoir... Il ne me semble pas dĂ©placĂ© d’affirmer que cet enseignement je le tiens d’une MĂ©diterranĂ©e connectĂ©e » donc propice Ă  la relation. Ayant visitĂ© Tipasa Ă  l’ñge oĂč Camus rĂ©digeait Noces, avec son livre Ă  la main, dans la vigueur et l’insolence de la jeunesse, je serais ingrat et opportuniste, salement malhonnĂȘte, si aujourd’hui je contenais mon Ă©motion pour des motifs idĂ©ologiques et feignais que ces lignes ne me font plus rien 54 Albert Camus, Noces Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, op. cit., p. 21. À prĂ©sent du moins, l’incessante Ă©closion des vagues sur le sable me parvenait Ă  travers tout un espace oĂč dansait un pollen dorĂ©. Mer, campagne, silence, parfums de cette terre, je m’emplissais d’une vie odorante et je mordais dans le fruit dĂ©jĂ  dorĂ© du monde, bouleversĂ© de sentir son jus sucrĂ© et fort couler le long de mes lĂšvres. Non, ce n’était pas moi qui comptais, ni le monde, mais seulement l’accord et le silence qui de lui Ă  moi faisait naĂźtre l’amour. Amour que je n’avais pas la faiblesse de revendiquer pour moi seul, conscient et orgueilleux de le partager avec toute une race, nĂ©e du soleil et de la mer, vivante et savoureuse, qui puise sa grandeur dans sa simplicitĂ© et debout sur les plages, adresse son sourire complice au sourire Ă©clatant de ses ciels »54. 31De mĂȘme que Les Oliviers de la justice dont je n’avais pas tournĂ© une seule page jusqu’à leur réédition rĂ©cente m’arrachent des larmes, parce qu’ils ressuscitent des bribes de mon enfance, au sein d’une famille maternelle pas du tout instruite sinon illettrĂ©e, Ă©voluant dans les parages de la pĂšgre, des mauvais garçons et des filles perdues, Noces et L’ÉtĂ© me bouleversent, tout autant que MĂ©diterranĂ©e, cette traque philosophique du sacrĂ© menĂ©e par Pollet et Sollers, parce que ces essais, ces romans et ce film cultivent chez moi la nostalgie de l’ Ă©tĂ© invincible » qui, dans ma chair, s’en va. Haut de page Bibliographie Albert Camus, L’Étranger, Paris, Gallimard, Folio », n° 2, 1990 [1942]. Albert Camus, Retour Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, Paris, Gallimard, Folio », n° 16, 2013 [1959]. Cerise Fedini, Les Carnets de voyage au Maroc d’EugĂšne Delacroix en 1832 vers l’expression artistique Ă  l’épreuve du rĂ©el interprĂ©tĂ© en images et en Ă©crits, op. cit., p. 21 [en ligne], URL [consultĂ© le 5 mars 2021]. Édouard Glissant, Introduction Ă  une poĂ©tique du divers, Paris, Gallimard, 2020 [1995]. Entretien avec Jean-Luc Godard par Jean-Paul Cassagnac et GĂ©rard Leblanc, CinĂ©thique, nouvelle revue du cinĂ©ma nouveau, n° 1, 20 janvier 1969, p. 11, in [en ligne], Un cinĂ©aste comme les autres », URL [consultĂ© le 5 mars 2021]. Jean-Luc Godard, Les Cahiers du cinĂ©ma, n° 187, fĂ©vrier 1967, in [en ligne], Impressions anciennes », URL [consultĂ© le 5 mars 2021]. Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, Montreuil, La Traverse/Éditions de l’Ɠil, 2018. Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice & Le Maboul, Marseille, Terrasses Éditions, 2020. Alexandre Astruc, Bassae », in LaBrasserienoireediteur, [en ligne], 6 juillet 2020, URL [consultĂ© le 4 mars 2021]. Fabien Ribery, Jean-Daniel Pollet cinĂ©aste prĂ©socratique, par Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni et Philippe Sollers », in L’Intervalle, le blog de Fabien Ribery, [en ligne], 10 octobre 2018, URL [consultĂ© le 4 mars 2021]. Haut de page Notes 1 Édouard Glissant, Introduction Ă  une poĂ©tique du divers, Paris Gallimard, 2020 [1995], pp. 14-15. 2 Que savons-nous de la GrĂšce aujourd’hui... Que savons-nous des pieds agiles d’Atalante... Des discours de PĂ©riclĂšs... À quoi pensait Timon d’AthĂšnes en grimpant au forum... Et cet Ă©colier de Sparte pendant que le renard mangeait son ventre. Élargissons le dĂ©bat... Que savons-nous de nous-mĂȘmes, hormis que nous sommes nĂ©s lĂ  il y a des milliers d’annĂ©es... Que savons-nous donc de cette minute superbe oĂč quelques hommes, comment dire, au lieu de ramener le monde Ă  eux comme un quelconque Darius ou Gengis Khan, se sont sentis solidaires de lui, solidaires de la lumiĂšre non pas envoyĂ©e par les dieux mais rĂ©flĂ©chie par eux, solidaires du soleil, solidaires de la mer... De cet instant Ă  la fois dĂ©cisif et naturel, le film de Jean-Daniel Pollet nous livre sinon le trousseau complet, du moins les clĂ©s les plus importantes... Les plus fragiles aussi... Dans cette banale sĂ©rie d’images en 16 sur lesquelles souffle l’extraordinaire esprit du 70, Ă  nous maintenant de savoir trouver l’espace que seul le cinĂ©ma sait transformer en temps perdu... Ou plutĂŽt le contraire... Car voici des plans lisses et ronds abandonnĂ©s sur l’écran comme un galet sur le rivage... Puis, comme une vague, chaque collure vient y imprimer et effacer le mot souvenir, le mot bonheur, le mot femme, le mot ciel... La mort aussi puisque Pollet, plus courageux qu’OrphĂ©e, s’est retournĂ© plusieurs fois sur cet Angel Face dans l’hĂŽpital de je ne sais quel Damas... », Jean-Luc Godard, Les Cahiers du cinĂ©ma, n° 187, fĂ©vrier 1967. In [en ligne], Impressions anciennes », URL [consultĂ© le 5 mars 2021]. 3 Ainsi ce texte de Godard apparaĂźt-il en 4e de couverture du livre-dvd de Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, Montreuil, La Traverse/Éditions de l’Ɠil, 2018. 4 Entretien avec Jean-Luc Godard par Jean-Paul Cassagnac et GĂ©rard Leblanc, CinĂ©thique, nouvelle revue du cinĂ©ma nouveau, n° 1, 20 janvier 1969, p. 11, in [en ligne], Un cinĂ©aste comme les autres », URL [consultĂ© le 5 mars 2021]. 5 Je fais allusion aux propos de Mao Zedong trĂšs souvent citĂ©s dans les annĂ©es 1960-1970 Pas d’enquĂȘte, pas de droit Ă  la parole. Vous n’avez pas fait d’enquĂȘte sur un problĂšme, et on vous prive du droit d’en parler. Est-ce trop brutal ? Non, pas du tout. Du moment que vous ignorez le fond du problĂšme, faute de vous ĂȘtre enquis de son Ă©tat actuel et de son historique, vous n’en sauriez dire que des sottises. Et les sottises, chacun le sait, ne sont pas faites pour rĂ©soudre les problĂšmes », Contre le culte des livres, 1930. On peut se reporter Ă  Emmanuel Renault, Qui n’a pas fait d’enquĂȘte n’a pas droit Ă  la parole ? », in [en ligne], Impressions anciennes », URL [consultĂ© le 6 mars 2021]. 6 Cerise Fedini, Les Carnets de voyage au Maroc d’EugĂšne Delacroix en 1832 vers l’expression artistique Ă  l’épreuve du rĂ©el interprĂ©tĂ© en images et en Ă©crits, DiplĂŽme de Master, UniversitĂ© LumiĂšre Lyon 2 / ENSSIB, 2016, p. 18 [en ligne], URL [consultĂ© le 5 mars 2021]. 7 EugĂšne Delacroix, Lettre Ă  Auguste Jal », in Cerise Fedini, Les Carnets de voyage au Maroc d’EugĂšne Delacroix en 1832 vers l’expression artistique Ă  l’épreuve du rĂ©el interprĂ©tĂ© en images et en Ă©crits, op. cit., p. 22] Vous avez vu Alger, et vous pouvez vous faire une idĂ©e de la nature de ces contrĂ©es. Il y a ici quelque chose de plus simple encore et de plus primitif il y a moins d’alliage turc ; les Romains et les Grecs sont lĂ  Ă  ma porte j’ai bien ri des Grecs de David, Ă  part, bien entendu, sa sublime brosse. Je les connais Ă  prĂ©sent ; les marbres sont la vĂ©ritĂ© mĂȘme, mais il faut savoir y lire, et nos pauvres modernes n’y ont vu que des hiĂ©roglyphes. Si l’école de peinture persiste Ă  proposer toujours pour sujets aux jeunes nourrissons des muses Ă  la famille de Prima et d’AtrĂ©e, je suis convaincu, et vous serez de mon avis, qu’il vaudrait pour eux infiniment davantage ĂȘtre envoyĂ©s comme mousses en Barbarie par le premier vaisseau, que de fatiguer plus longtemps la terre classique de Rome. Rome n’est plus dans Rome ». 8 EugĂšne Delacroix, Souvenirs d’un voyage dans le Maroc, in Cerise Fedini, Les Carnets de voyage au Maroc d’EugĂšne Delacroix en 1832 vers l’expression artistique Ă  l’épreuve du rĂ©el interprĂ©tĂ© en images et en Ă©crits, op. cit., p. 21. 9 Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, Marseille, Terrasses Éditions, 2020, p. 41 Alors, en l’écoutant, je me suis souvenu des flĂ»tes entendues Ă  la ferme celle qui montait des blĂ©s par les torrides aprĂšs-midis d’étĂ©, semant des grains dans la lumiĂšre ; celles des vendangeurs qui par les nuits Ă©toilĂ©es de septembre chantaient du cĂŽtĂ© de la cave, dans un lointain de rĂȘve. Toujours ceux qui en jouaient restaient invisibles, comme au Bou-Zegza. Tous, sauf Krim. Lui, il s’asseyait au crĂ©puscule au pied d’un figuier, prĂšs de l’écurie, et quand il jouait, c’était avec gaietĂ©, avec une sorte d’insolence. Les autres se cachaient, comme pour l’amour, et la musique semblait naĂźtre du paysage. Pourquoi ne les avais-je pas Ă©coutĂ©s avec plus d’attention – moi qui devais prendre tant de plaisir, plus tard, Ă  traduire l’histoire de Tityre, jouant sur son chalumeau des airs champĂȘtres, Ă  l’abri d’un hĂȘtre touffu ? Oui, pourquoi ? Peut-ĂȘtre m’auraient-ils appris Ă  dĂ©couvrir, eux aussi, comme Embarek, et comme Virgile, ce quelque chose d’essentiel sans quoi notre bonheur Ă  tous ne pouvait ĂȘtre possible
 ». 10 Yannick Haenel, Éclair de MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, op. cit. p. 7 11 Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, op. cit., p. 53. Par ailleurs, se reporter au film MĂ©diterranĂ©e de Jean-Daniel Pollet et aux plans et sĂ©quences qui se trouvent Ă  – 17. 48 ; Ă  – ; Ă  – ; Ă  – ; et Ă  – 12 Yannick Haenel, Éclair de MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, op. cit., pp. 6-7. 13 Sollers Ă©crit trĂšs exactement Pays multiples... faussement endormis...». Voir Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, op. cit., p. 51. 14 Se reporter au livre de Georges Sebbag, Le Point sublime, Breton, Rimbaud, Kaplan, Paris, Jean-Michel Place, 1997. 15 Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, op. cit., p. 51. 16 Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e, quatre plans ou sĂ©quences Ă  – ; Ă  – ; Ă  – ; et Ă  – 17 Yannick Haenel, Éclair de MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, op. cit., p. 12. 18 Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », in Yannick Haenel, Dominique PaĂŻni, Philippe Sollers, Jean-Daniel Pollet, MĂ©diterranĂ©e/Bassae, op. cit., p. 53. 19 Philippe Sollers, MĂ©diterranĂ©e », ibid., p. 52. 20 Albert Camus, Retour Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, Paris, Gallimard, Folio », n° 16, 2013 [1959], p. 160. 21 Ibid., p. 162 Dans cette lumiĂšre et ce silence, des annĂ©es de fureur et de nuit fondaient lentement ». 22 Ibid., p. 161 [...] toujours le mĂȘme ciel au long des annĂ©es, intarissable de force et de lumiĂšre, insatiable lui-mĂȘme, dĂ©vorant une Ă  une, des mois durant, les victimes offertes en croix sur la plage, Ă  l’heure funĂšbre de midi ». 23 Ibid., p. 161 [...] la mĂȘme mer aussi, presque impalpable dans le matin [...] ». 24 Ibid., p. 161 [...] le Chenoua, cette lourde et solide montagne, dĂ©coupĂ©e dans un seul bloc, qui longe la baie de Tipasa Ă  l’ouest, avant de descendre elle-mĂȘme dans la mer. On l’aperçoit de loin, bien avant d’arriver, vapeur bleue et lĂ©gĂšre qui se confond encore avec le ciel. Mais elle se condense peu Ă  peu, Ă  mesure qu’on avance vers elle, jusqu’à prendre la couleur des eaux qui l’entourent, grande vague immobile dont le prodigieux Ă©lan aurait Ă©tĂ© brutalement figĂ© au-dessus de la mer calmĂ©e d’un seul coup ». 25 Ibid., p. 162. 26 Ibid., pp. 161-162. 27 Ibid., p. 163. 28 Ibid., pp. 163-164. 29 Ibid., p. 164. 30 Ibid., pp. 162-163. 31 Albert Camus, Noces Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, op. cit. , p. 11. 32 Ibid., p. 12. 33 Ibid., p. 11 Nous entrons dans un monde jaune et bleu oĂč nous accueille le soupir odorant et Ăącre de la terre d’étĂ© en AlgĂ©rie ». 34 Ibid., p. 12. 35 Pendant la rĂ©daction de cette contribution, j’ai associĂ© ces lignes aux sĂ©quences de MĂ©diterranĂ©e Ă©voquĂ©es Ă  la note 12. 36 Albert Camus, Noces Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, op. cit., p. 13. 37 Ibid., p. 13. 38 Ibid., p. 13. 39 Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, op. cit., p. 95. À propos d’une vieille cousine percluse de prĂ©jugĂ©s contre les AlgĂ©riens, le narrateur Ă©nonce ceci, qui me semble correspondre Ă  un trait culturel [...] il y avait dans sa façon de parler, en mĂȘme temps qu’une assurance algĂ©rienne, une certaine aisance mondaine, mĂȘlĂ©e de vanitĂ© ». 40 Albert Camus, Noces Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, op. cit., p. 15 Bien pauvres sont ceux qui ont besoin de mythes ». 41 Ibid., p. 15 Ici les dieux servent de lits ou de repĂšres dans la course des journĂ©es. [...] Et qu’ai-je besoin de parler de Dionysos pour dire que j’aime Ă©craser les boules de lentisques sous mon nez ? Est-il mĂȘme Ă  DĂ©mĂ©ter ce vieil hymne Ă  quoi plus tard je songerai sans contrainte “Heureux celui des vivants sur la terre qui a vu ces choses” ». 42 Ibid., p. 15. 43 Ibid., p. 16. 44 Ibid., p. 16. 45 J’ai en tĂȘte la note de l’éditeur » qui accompagne Noces RĂ©imprimĂ©s aujourd’hui, ces premiers essais ont Ă©tĂ© Ă©crits en 1936 et 1937, puis Ă©ditĂ©s Ă  petit nombre d’exemplaires en 1938, Ă  Alger. Cette nouvelle Ă©dition les reproduit sans modifications, bien que leur auteur n’ait pas cessĂ© de les considĂ©rer comme des essais, au sens exact et limitĂ© du terme », ibid., p. 8. 46 On peut se reporter Ă  la scĂšne oĂč Marie Cardona et Meursault nagent dans la passe du port Albert Camus, L’Étranger, Paris, Gallimard, Folio », n° 2, 1990 [1942], pp. 33-35. Et Ă  celle, plus courte, oĂč ils sont Ă  la plage, pp. 57-58. 47 Se reporter Ă  Yannick Haenel, Éclair de MĂ©diterranĂ©e », op. cit., pp. 12-13 VoilĂ , je regarde MĂ©diterranĂ©e comme un amoureux. J’attends Ă  chaque fois l’arrivĂ©e de la fille au miroir, je dĂ©sire sa blouse, ses boutons, ses sourcils, ses doigts. Une fille devient sous nos yeux une dĂ©esse parce qu’elle est follement heureuse. Le bonheur se jette sur nous avec la violence d’un dĂ©sir rĂ©ussi. Cette femme jaillit depuis le sourire de la prĂ©sence elle-mĂȘme. Le radieux est lĂ  ». 48 Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, op. cit., p. 205. 49 Ibid., p. 205 Dans ce mĂȘme groupe, un jeune Arabe d’une quinzaine d’annĂ©es, plus noir que les autres et toujours en mouvement, avait trouvĂ© sur la jetĂ©e une Ă©toile de mer sĂ©chĂ©e. Dans une brusque inspiration, il la plaqua d’une main sur sa poitrine cambrĂ©e, leva l’autre bras, comme pour un salut olympique, et s’immobilisant soudain dans cette attitude dresse de statue antique, il dit Ă  l’adresse de ses camarades, Ă  l’adresse du ciel et de la mer “VoilĂ , regardez !... Apollon et VĂ©nus !”. Je ne sais Ă  quoi il pensait Ă  cet instant, mais l’attitude et les paroles Ă©taient si parfaitement accordĂ©es que, comment dire ?... Qu’il y avait, dans ce geste et ces paroles spontanĂ©es, comme l’hĂ©ritage d’une longue culture. MĂȘme un jeune Grec n’aurait pu inventer mieux, ni plus juste ». 50 Jean PĂ©lĂ©gri, Le Maboul, in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, op. cit., p. 424. 51 On peut se reporter Ă  ces brĂšves remarques de PĂ©lĂ©gri Ă  propos de Camus Jean PĂ©lĂ©gri Ă  propos de la vision de l’AlgĂ©rie de Camus », 1974, [en ligne], URL [consultĂ© le 5 mars 2021]. 52 Jean PĂ©lĂ©gri, Les Oliviers de la justice, in Les Oliviers de la justice & Le Maboul, op. cit., p. 182 Non, jamais nulle part ailleurs, je n’ai connu ce bonheur si chaud, si profond, d’avoir des frĂšres ». 53 J’emprunte ce mot Ă  Patrick Chamoiseau. 54 Albert Camus, Noces Ă  Tipasa », in Noces suivi de L’ÉtĂ©, op. cit., p. 21. Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Jean-Michel DevĂ©sa, La MĂ©diterranĂ©e, la mer en allĂ©e avec le soleil ? », Babel, 43 -1, 81-99. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Jean-Michel DevĂ©sa, La MĂ©diterranĂ©e, la mer en allĂ©e avec le soleil ? », Babel [En ligne], 43 2021, mis en ligne le 01 dĂ©cembre 2021, consultĂ© le 19 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page C'est la mer allĂ©e - Avec le soleil. Citation de Arthur Rimbaud ou Jean Nicolas Arthur Rimbaud ( 1891 Ă  37 ans) dans Derniers Vers (1872), FĂȘtes de la patience, l'EternitĂ© ~ Trou ~ Soleil ~ Avec ~ Eternite
L’eau en chansons et en musiques Le thĂšme est vaste
 Voici une liste de chansons et musiques sur la mer, les ruisseaux et riviĂšres, la pluie, le cycle de l’eau etc
 mer Chansons Les fiches sur chacune des chansons seront faites, mais patience, c’est un immense travail ! Merci de votre comprĂ©hension . C’est de l’eau Les Enfantastiques et Mr NĂŽ 1 La mer Les ocĂ©ans d’Y. Djilali pollution Si dans la mer y’avait plus d’eau D. Coulon et G. Dalton La mer, toujours la mer et Au grĂ© du vent canon Il y a de l’eau et Les marins poĂšme chantĂ© G. Tudy Mer, tu es ensorcelante canon Loguivy de la mer de F. Budet La mer C. Trenet Beyond the sea F. Sinatra Un bateau F. Volery Un jour en mer Emmenez-moi C. Aznavour De Bretagne ou d’ailleurs Belle-ile-en-mer Amsterdam Je connais des bateaux Mannick Lorsque la mer monte La mer exagĂšre LĂ©gende du sable J. Naty-Boyer Le port s’endort OcĂ©an zĂ©ro, zĂ©ro C. Roy, Margueritat Santiano H. Aufray Le pirate Bang Bang Dominique Dimey La baleine bleue de S. Waring Laissons la baleine – Robinson + Tous les chants en lien avec les animaux marins voir le thĂšme animaux + Tous les chants de marins 2 Les ruisseaux, fleuves et riviĂšres La balade du ruisseau de Christine & Yves Le verdon de Blas Sanchez Comme un rĂȘve d’enfant de N. Guenardeau La Loire Chanson de la Seine de PrĂ©vert La Seine Vanessa Paradis – Un montre Ă  Paris Moi, le ruisseau de R. Fau L’eau vive // avec La Durance 3 La pluie GiboulĂ©e de Je chante sous la pluie = Singin’ in the rain » Perle de pluie Oh! rester dans mon lit de J. Rival Toute la pluie tombe sur moi C’est drĂŽle la pluie La fĂȘte de la pluie de et Friedrich La pluie, le vent D. Gray Quand j’entends la pluie H. DĂšs Il pleut bergĂšre Gouttelettes de pluie F. Cockenpot Un air de banjo Bob Goldstein Les nuages de l’orage Amiot 4 Le brouillard/brume/nuages Brouillard J. Naty-Boyer Le brouillard M. CarĂȘme et I. Markovitch Brume F. Cockenpot et C. Geoffray Nuages R. Fau et J. Pagot En stratus J. Humenry Comme une boule de coton J. Humenry 5 Le cycle de l’eau Ballade de la gouttelette de P. Vacher Goutte, goutte, goutte d’eau de Christine & Yves Goutt’ blues de J. Humenry Le nuage et le vent G. Tudy GiboulĂ©e de J. Humenry Une goutte d’eau de Guy Thomas 6 Autres Les bulles de Christine & Yves Une bulle vole extraite de l’autobus Ă  vapeur Mon bateau de papier de J. Humenry Ah, c’qu’on est bien quand on est dans son bain Henri Salvador La roue du vieux moulin C. Gaud / Musiques 1 La mer La mer » Debussy La tempesta di mare » Vivaldi Mer calme et heureux voyage » Mendelssohn The tempest TchaĂŻkovsky En bateau » C. Debussy Une barque sur l’ocĂ©an » Ravel 2 Les ruisseaux, fleuves et riviĂšres, lacs La source » Hasselmans Au bord d’une source » F. Liszt La Moldau » Smetana Le lac des cygnes » TchaĂŻkovsky La riviĂšre du courlis » Torrents » Rivier Beau Danube bleu » J. Strauss L’or du Rhin » R. Wagner 3 La pluie Le jardin sous la pluie » C. Debussy L’hiver, 2Ăš mouvement » A. Vivaldi 4 Autres Aquarium » de Camille St SaĂ«ns Reflets dans l’eau » Debussy Nuage » Debussy La cathĂ©drale engloutie » Debussy L’apprenti sorcier » Dukas Au bord de l’eau mĂ©lodie FaurĂ© Jeux d’eau » Ravel Water music » Haendel Le soleil des eaux » P. Boulez Goutte d’eau » C. Debussy Jeux d’eau Ă  la villa d’Este» Liszt La pluie imitĂ©e par des percussions corporelles. C’est super !
Description: De la musique, de la glisse, du dossier, du soft (ah ui?..), du.dĂ©jantĂ© ( oh uiii bcp bcp!!), voici la bonne recette, selon moi, pour faire un blog Dico - Citations Copyright © JĂ©zĂ©gou - & Dicocitations SAS. La base de donnĂ©es des citations est la propriĂ©tĂ© exclusive de FrĂ©dĂ©ric JĂ©zĂ©gou producteur du contenu Mentions lĂ©gales - Politique de Cookies - đŸȘ Cookies AprĂšsdes siĂšcles de conflit, la paix rĂšgne enfin sur Virginia et, grĂące Ă  la Mer, la communication est dorĂ©navant possible avec AtyrkelsaĂ” et le peup

Qui ne rĂ©verait pas d’étudier dans sud de la France ? Des villes oĂč le soleil et la plage ne sont qu’à quelques arrĂȘts de bus. Ces villes sont en plus dotĂ©es d’excellentes formations supĂ©rieures. Il ne faut pas se cacher derriĂšre son petit doigt, Marseille n’est pas LA ville idĂ©ale pour Ă©tudier. Seuls 6 Ă©tudiants sur 10 trouvent que la ville est propice aux Ă©tudes et 1 sur 2 conseillerait Ă  un ami d’y venir. Sa petite soeur Aix-en-Provence semble ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e des Ă©tudiants, pour son cadre de vie plus sĂ©curisĂ©, sa population moins populaire et ses Ă©tablissements de prestige Sciences Po , IAE, droit... Ceci dit, Marseille a plus d’un tour dans son sac. PremiĂšrement, elle absorbe la plus grande universitĂ© de France, en matiĂšre de nombre d’étudiants et de budget Aix-Marseille UniversitĂ©. Issu de la fusion en 2012, de trois universitĂ©s, l’universitĂ© de Provence, l’universitĂ© de la MĂ©diterranĂ©e et l’universitĂ© Paul-CĂ©zanne, elle compte plus de 10 000 Ă©tudiants internationaux. La municipalitĂ© propose dĂ©sormais une semaine d’intĂ©gration Patrice Vanelle , adjoint au maire de Marseille rappelait en septembre dernier, que Marseille est 7Ăšme au classement 2015 des villes oĂč il fait bon vivre de L’Etudiant. On a gagnĂ© deux places en un an, c’est bon signe» dĂ©clarait-il au quotidien rĂ©gional La Provence. La municipalitĂ© propose dĂ©sormais une semaine d’intĂ©gration, des visites guidĂ©es de la ville et ses campus, des repas gratuits dans les restaurants universitaires, des places de spectacles ainsi qu’une aide au logement pour les nouveaux arrivant. 1. L’IAE d’Aix-Marseille la formation qui fait trembler les Ă©coles de commerce L’IAE Aix-Marseille possĂšde le plus important laboratoire en gestion de france et se rĂ©vĂšle ĂȘtre une alternative plus que crĂ©dible aux Ă©coles de management, financiĂšrement parlant. Alors qu’une Ă©cole de management coĂ»te entre 12 000 et 15 000 euros, l’IAE Aix-Marseille propose une formule Ă  4000 euros. Attention, pour l’intĂ©grer il vous faudra avoir un excellent niveau en Anglais 850 au Toeic Ă  l’entrĂ©e. Contrairement Ă  d’autres IAE, celle d’Aix-Marseille ne propose pas de licence. Petite particularitĂ© la plupart des Ă©tudiants viennent d’horizons diffĂ©rents, il est donc frĂ©quent que des littĂ©raires travaillent avec des ingĂ©nieurs sur des projets communs. 2. Le lycĂ©e militaire d’Aix pour prĂ©parer les grandes Ă©coles Bien s’instruire pour mieux servir», voilĂ  la devise du lycĂ©e. Il propose une formation de 2 ans de CPGE pour prĂ©parer les concours des grandes Ă©coles filiĂšres MPSI, PCSI,MP,PC, PSI, ECO et LET. Ainsi qu’une formation au CPES Classes prĂ©paratoires aux Ă©tudes supĂ©rieures. Les Ă©lĂšves de CPES sont admis au titre de l’aide au recrutement. Le coĂ»t de la scolaritĂ© s’élĂšve en moyenne Ă  2 5000 euros par an et par enfant 2100 euros pour les frais de pension et de trousseau de 400 euros de fonds particuliers. 3. Kedge 13 Ăšme au classement 2015 du Figaro Etudiant Kedge Business School est une exception. Son site est basĂ© Ă  Marseille mais elle est nĂ©e de la fusion de Bordeaux Ă©cole de management et Euromed Management qui Ă©tait situĂ© Ă  Marseille. L’école propose une offre de 19 formations en management de bac+2 Ă  bac+5/6 accrĂ©ditĂ©s au niveau international. Ses domaines de prĂ©dilection sont les enseignements d’achat, de finance, de marketing, de ressources humaines, ou encore de management culturel. Est Ă©galement dispensĂ©, un programme gĂ©nĂ©raliste en management appelĂ© Programme Grande École» dĂ©livrant le grade de Master Ă  Bac+5. 4. Sciences Po pour devenir haut fonctionnaire Accessible par concours d’entrĂ©e en 1re, 2e ou 4e annĂ©e, Sciences Po Aix forme en cinq ans des Ă©tudiants destinĂ©s Ă  exercer des fonctions de cadre dans les secteurs public et privĂ© soit en prĂ©parant les concours administratifs les plus prĂ©stigieux tel que celui de l’ENA, de la magistrature ou encore de la diplomatie. Chaque institut dĂ©finit une grille des droits, avec diffĂ©rentes tranches calculĂ©es en fonction des revenus des parents. Les frais de scolaritĂ© seront donc calculĂ©s en fonction de votre situation. 5. FacultĂ© de droit une universitĂ© prestigieuse depuis le 15 Ăšme siĂšcle Étudier le droit Ă  Aix-en-Provence c’est avoir accĂšs Ă  un choix important de masters 2 mention droit privĂ© et sciences criminelles, droit des affaires/droit de la santĂ©, droit de la culture et de la communication, droit international, droit europĂ©en et droits Ă©trangers, droit public, droit patrimonial, droit immobilier, droit notarial, histoire du droit, anthropologie ou encore urbanisme et amĂ©nagement. L’universitĂ© est rĂ©putĂ©e et bĂ©nĂ©ficie d’une vraie culture juridique, oĂč l’histoire et la philosophie tiennent une place importante. Les cinq lieux prĂ©fĂ©rĂ©s de Jonathan, 24 ans, en 3 Ăšme annĂ©e en Sciences de l’éducation Ă  Aix-Marseille universitĂ© Le Mucem, un bel endroit avec des expositions et son cĂŽtĂ© culturel et artistique Jonathan est un Marseillais amoureux de sa ville © Le stade VĂ©lodrome, l’un des plus beaux d’Europe avec une ambiance exceptionnelle Le Vieux Port, un lieu chargĂ© d’histoires et les plus grands rassemblements s’y trouvent, notamment le 14 juillet Notre-Dame de la Garde, l’endroit incontournable qu’il faut absolument visiter au moins une fois dans sa vie, elle reprĂ©sente la protectrice de la ville Les terrasses du port, un magnifique endroit Ă  visiter et pour faire les magasins, qui joint l’utile Ă  l’agrĂ©able au dernier Ă©tage avec une magnifique vue. » MARSEILLE retrouvez les rĂ©sultats du bac » Retrouvez les rĂ©sultats du bac de l’acadĂ©mie de Aix-Marseille

Caroline 16 ans. « Pendant les vacances , je suis allĂ©e Ă  la mer avec ma famille pour se dĂ©tendre et se reposer . Je peux dire que c'Ă©tait vraiment gĂ©nial ! On a profitĂ© de sable fin puis , j'ai jouĂ© avec ma sƓur au tennis , mais malheureusement elle Ă©tait la gagnante comme toujours .. Ensuite , on a nettoyĂ© la plage pour qu'elle 23 Sujet inĂ©dit ‱ Visions poĂ©tiques du monde 100 points Invitation au voyage Document A Texte littĂ©raire Mon enfant, ma sƓur, Songe Ă  la douceur D'aller lĂ -bas vivre ensemble ! Aimer Ă  loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillĂ©s De ces ciels brouillĂ©s Pour mon esprit ont les charmes Si mystĂ©rieux De tes traĂźtres yeux, Brillant Ă  travers leurs larmes. LĂ , tout n'est qu'ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Des meubles luisants, Polis par les ans, DĂ©coreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs MĂȘlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'Ăąme en secret Sa douce langue natale. LĂ , tout n'est qu'ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde ; C'est pour assouvir Ton moindre dĂ©sir Qu'ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants RevĂȘtent les champs, Les canaux, la ville entiĂšre, D'hyacinthe et d'or ; Le monde s'endort Dans une chaude lumiĂšre. LĂ , tout n'est qu'ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Charles Baudelaire, L'Invitation au voyage », Les Fleurs du Mal, 1857. 1. Hyacinthe pierre fine de couleur orange Ă  rouge. Document B Claude GellĂ©e dit Le Lorrain, Port de mer au soleil couchant, 1639 ph © Aisa/Leemage Travail sur le texte littĂ©raire et sur l'image 50 points ‱ ⏱ 1 h 10 Grammaire et compĂ©tences linguistiques ▶ 1. Relevez les mots appartenant au champ lexical du luxe, du raffinement. 4 points ▶ 2. a Quel est le mode employĂ© dans les vers 15 Ă  26 ? 2 points b Pourquoi ce mode ? 2 points ▶ 3. Réécrivez les vers suivants en mettant enfant » et sƓur » au pluriel et procĂ©dez aux modifications nĂ©cessaires vers 1 Ă  6. 6 points Mon enfant, ma sƓur, Songe Ă  la douceur D'aller lĂ -bas vivre ensemble ! Aimer Ă  loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! » ComprĂ©hension et compĂ©tences d'interprĂ©tation ▶ 4. a Expliquez le titre du poĂšme. 2 points b Selon vous, Ă  quel ailleurs le poĂšte rĂȘve-t-il ? 4 points ▶ 5. a À qui le poĂšte s'adresse-t-il ? Justifiez votre rĂ©ponse en citant des Ă©lĂ©ments du texte. 4 points b De quelle façon le fait-il ? 4 points ▶ 6. Que compare le poĂšte aux vers 7 Ă  12 ? Expliquez la comparaison. 4 points ▶ 7. a Quelle est la figure de style employĂ©e par Baudelaire pour Ă©voquer les vaisseaux vers 29 Ă  34 ? 2 points ☐ Une mĂ©taphore. ☐ Une personnification. b Justifiez votre rĂ©ponse en citant des Ă©lĂ©ments du poĂšme. 3 points c Quel est, Ă  votre avis, l'effet recherchĂ© par le poĂšte ? 3 points ▶ 8. Quelles impressions ou sentiments le tableau du Lorrain Ă©veille-t-il en vous ? 5 points ▶ 9. Quelles ressemblances ou dissemblances pouvez-vous discerner entre le poĂšme et le tableau ? 5 points dictĂ©e 10 points ‱ ⏱ 20 min Le ClĂ©zio Celui qui n'avait jamais vu la mer », 1982 in Mondo et autres histoires © Éditions Gallimard, Premier contact avec la mer Il s'assit sur le sable mouillĂ©, et il regarda la mer monter devant lui presque jusqu'au centre du ciel. Il avait tellement pensĂ© Ă  cet instant-lĂ , il avait tellement imaginĂ© le jour oĂč il la verrait enfin, rĂ©ellement, pas comme sur les photos ou comme au cinĂ©ma, mais vraiment, la mer tout entiĂšre, exposĂ©e autour de lui, gonflĂ©e, avec les gros dos des vagues qui se prĂ©cipitent et dĂ©ferlent, les nuages d'Ă©cume, les pluies d'embrun en poussiĂšre dans la lumiĂšre du soleil, et surtout, au loin, cet horizon courbe comme un mur devant le ciel ! Il avait tellement dĂ©sirĂ© cet instant-lĂ  qu'il n'avait plus de forces, comme s'il allait mourir, ou bien s'endormir. RĂ©daction 40 points ‱ ⏱ 1 h 30 Sujet d'imagination DĂ©crivez Ă  un ami le lieu idĂ©al oĂč vous aimez, ou aimeriez, vous Ă©vader. Il peut s'agir d'un lieu rĂ©el ou imaginaire. Sujet de rĂ©flexion Selon vous, les voyages sont-ils source d'enrichissement ? Vous rĂ©pondrez Ă  cette question dans un dĂ©veloppement argumentĂ© en vous appuyant sur votre expĂ©rience, vos lectures et votre culture personnelle. Les clĂ©s du sujet Les documents Le texte littĂ©raire document A L'Invitation au voyage est un poĂšme de Baudelaire extrait de Spleen et IdĂ©al, premiĂšre partie des Fleurs du Mal. Il est inspirĂ© par Marie Daubrun, actrice qui sera briĂšvement l'une des inspiratrices et muses de Baudelaire. Le pays dont parle le poĂšte pourrait ĂȘtre la Hollande qu'il ne connaĂźt que par les tableaux de Vermeer, mais dont il rĂȘve comme d'un lieu idĂ©al. L'image document B Ce tableau nous montre un port de mer au crĂ©puscule. Le Lorrain est connu pour sa peinture de paysages dont il s'applique Ă  mettre en Ă©vidence la lumiĂšre particuliĂšre en fonction du moment de la journĂ©e. RĂ©daction sujet d'imagination Recherche d'idĂ©es Choisis un lieu, en te le remĂ©morant ou en l'imaginant. Prends le temps de crĂ©er ou recrĂ©er en pensĂ©e tous les Ă©lĂ©ments qui le composent dĂ©cor, luminositĂ©, odeurs
 Conseils de rĂ©daction Il s'agit de dĂ©crire et non de faire un rĂ©cit. Pense Ă  employer de nombreux adjectifs qualificatifs, des complĂ©ments du nom, des subordonnĂ©es relatives pour qualifier chaque Ă©lĂ©ment du dĂ©cor, pour prĂ©ciser leur forme, leur matiĂšre, leur texture, leur odeur, leur couleur
 Tu situeras ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments dans l'espace en employant des connecteurs spatiaux au premier plan, Ă  l'arriĂšre-plan, Ă  gauche, Ă  droite, au loin, Ă  l'horizon
 RĂ©daction sujet de rĂ©flexion Recherche d'idĂ©es Aimes-tu, ou aimerais-tu voyager ? Qu'est-ce qui t'attire dans les voyages dĂ©couvrir des paysages, des civilisations, faire des rencontres, vivre des aventures
 PrĂ©fĂšres-tu les villes ou les paysages naturels ? Aimes-tu visiter des musĂ©es ou escalader des montagnes ? Tu peux aussi rĂ©flĂ©chir aux lectures ou aux films qui t'ont donnĂ© le dĂ©sir de voyager les livres de Jack London sur le Grand Nord canadien, les romans de Jules Verne, les road movies
 Conseils de rĂ©daction DĂ©veloppe au moins trois arguments le voyage comme source d'Ă©vasion, quĂȘte d'aventures, enrichissement culturel, dĂ©couverte d'autres modes de vie
 Appuie-toi sur des exemples prĂ©cis pour illustrer tes arguments. CorrigĂ© Travail sur le texte littĂ©raire et sur l'image Grammaire et compĂ©tences linguistiques ▶ 1. Baudelaire choisit un lexique qui Ă©voque le luxe, le raffinement douceur », charmes », ordre », beautĂ© », luxe », calme », voluptĂ© », luisants », les plus rares fleurs », ambre », splendeur »  ▶ 2. a Baudelaire emploie le conditionnel prĂ©sent dĂ©coreraient », parlerait ». b Le poĂšte imagine ce que pourrait ĂȘtre ce lieu idĂ©al, fantasmĂ© il laisse libre cours au rĂȘve. ▶ 3. Les modifications sont mises en couleur. attention ! Il ne faut pas mettre le verbe ressemble au pluriel il ne s'accorde pas avec vous, mais avec pays ! Mes enfants, mes sƓurs, Songez Ă  la douceur D'aller lĂ -bas vivre ensemble ! Aimer Ă  loisir, Aimer et mourir Au pays qui vous ressemble ! » ComprĂ©hension et compĂ©tences d'interprĂ©tation ▶ 4. a Le poĂšme est une invitation Ă  voyager par l'imagination et la poĂ©sie loin du monde quotidien, dans un ailleurs rĂȘvĂ© oĂč il serait possible d'aimer librement. b Le poĂšte rĂȘve Ă  un lieu idĂ©al oĂč tout n'est qu'ordre et beautĂ©,/Luxe, calme et voluptĂ© ». Il s'agit d'un ailleurs imaginĂ©, que l'on peut situer en Hollande, pays des canaux et des ciels brouillĂ©s qui fascinait Baudelaire, mais une Hollande fantasmĂ©e qui s'apparente aussi bien Ă  l'Orient qu'Ă  l'Occident. ▶ 5. a Baudelaire adresse son poĂšme Ă  la femme aimĂ©e Mon enfant, ma sƓur ». Elle est pour lui tout Ă  la fois fille, sƓur, amante, muse. Il s'agit d'un amour idĂ©alisĂ©, plus spirituel que charnel. b Le poĂšte la tutoie. Il crĂ©e ainsi une intimitĂ© faite de douceur et de complicitĂ© Songe Ă  la douceur/D'aller lĂ -bas vivre ensemble ! » ▶ 6. Le poĂšte compare les soleils voilĂ©s par des nuages chargĂ©s d'humiditĂ© aux yeux de son amante brillant Ă  travers leurs larmes ». Ils ont, pour lui, la mĂȘme ambiguĂŻtĂ©, le mĂȘme mystĂšre. zoom La personnification est en quelque sorte une forme particuliĂšre de mĂ©taphore elle consiste Ă  animer un objet, une chose ou Ă  leur donner des caractĂ©ristiques humaines. ▶ 7. a Il s'agit d'une personnification. b Le poĂšte attribue aux vaisseaux des attitudes humaines ils dorment, ils ont l'humeur vagabonde » comme s'ils Ă©prouvaient des sentiments. c Le poĂšte crĂ©e ainsi une impression de magie. Les vaisseaux Ă©voquent ces gĂ©nies des contes orientaux dĂ©vouĂ©s Ă  leurs maĂźtres C'est pour assouvir/Ton moindre dĂ©sir/Qu'ils viennent du bout du monde. » ▶ 8. Le tableau Ă©veille une impression de mystĂšre face Ă  l'ocĂ©an au-delĂ , c'est l'Orient ou l'AmĂ©rique, le nouveau monde ». Le bateau, grand voilier qui sans doute s'Ă©loigne, Ă©voque une existence aventureuse, la dĂ©couverte d'un univers riche et exotique. Les couleurs du couchant donnent au tableau une aura de mystĂšre. Nous sommes attirĂ©s vers l'horizon, vers cet ailleurs rĂȘvĂ©, comme les personnages qui saluent le vaisseau en partance. ▶ 9. Ce tableau prĂ©sente bien des ressemblances avec le poĂšme de Baudelaire. Si le poĂšte parle de canaux et qu'il s'agit ici d'un port de mer, c'est l'une des seules diffĂ©rences le tableau propose lui aussi une invitation au voyage, un voyage exotique vers un ailleurs rĂȘvĂ©, oĂč s'Ă©changeront trĂ©sors d'orient et expĂ©riences nouvelles. Le poĂšte et son amante peuvent ĂȘtre assimilĂ©s aux personnages, au premier plan, sur la grĂšve, qui regardent les navires s'Ă©loigner vers le couchant ou rentrer au port aprĂšs leur long pĂ©riple. Les bateaux qui se dĂ©tachent, Ă  droite, noirs, sur le fond orangĂ©, semblent eux aussi dormir », tels des vaisseaux dont l'humeur est vagabonde ». LĂ  aussi, le soleil couchant revĂȘt le paysage d'hyacinthe et d'or ». dictĂ©e Point mĂ©thode 1 Attention Ă  l'accord des verbes se prĂ©cipitent et dĂ©ferlent il faut les accorder avec le pronom relatif qui mis pour les vagues pluriel. 2 Ne confonds pas les homophones grammaticaux ou et oĂč ou peut ĂȘtre remplacĂ© par ou bien. 3 Attention Ă  tout devant entiĂšre tout ne s'accorde pas, car il est placĂ© devant un adjectif commençant par une voyelle. Il s'assit sur le sable mouillĂ©, et il regarda la mer monter devant lui presque jusqu'au centre du ciel. Il avait tellement pensĂ© Ă  cet instant-lĂ , il avait tellement imaginĂ© le jour oĂč il la verrait enfin, rĂ©ellement, pas comme sur les photos ou comme au cinĂ©ma, mais vraiment, la mer tout entiĂšre, exposĂ©e autour de lui, gonflĂ©e, avec les gros dos des vagues qui se prĂ©cipitent et dĂ©ferlent, les nuages d'Ă©cume, les pluies d'embrun en poussiĂšre dans la lumiĂšre du soleil, et surtout, au loin, cet horizon courbe comme un mur devant le ciel ! Il avait tellement dĂ©sirĂ© cet instant-lĂ  qu'il n'avait plus de forces, comme s'il allait mourir, ou bien s'endormir. RĂ©daction Sujet d'imagination [PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale du lieu] Imagine une petite crique aux eaux turquoises encadrĂ©e de rochers qui la protĂšgent. Les vagues s'y font douces et tiĂšdes. Le sable est soyeux et chaud sous les pieds, fin et nacrĂ©. Pour y accĂ©der, il faut emprunter un petit chemin en pente douce qui serpente parmi les bambous, bordĂ© de lauriers roses et de mimosas d'un jaune Ă©clatant. On y respire les parfums entĂȘtants du thym, du romarin, du myrte. [ArriĂšre-plan] Au loin, la ligne d'horizon se dĂ©tache, claire et nette, traversĂ©e parfois de petites voiles blanches. [Premier plan] Imagine comme il est doux d'avancer dans ces eaux cristallines, de se plonger dans les vagues et de nager en explorant les fonds marins aux poissons colorĂ©s et aux coquillages dĂ©licats. conseil Pour dĂ©velopper ton rĂ©cit, tu peux Ă©voquer le paysage Ă  diffĂ©rents moments de la journĂ©e. [Paysage au coucher du soleil] Au coucher de soleil, la lumiĂšre se fait magique et colore le sable, l'eau, les rochers, de rose, d'orangĂ©, de rouge. C'est le moment que je prĂ©fĂšre. J'aime observer le soleil disparaĂźtre Ă  l'horizon, se noyer peu Ă  peu jusqu'Ă  n'ĂȘtre plus qu'une ultime petite tache rouge avalĂ©e par l'obscuritĂ©. [Conclusion] Je ne sais pas si cet endroit existe encore tel que je l'ai connu ou s'il ne subsiste plus que dans un recoin de ma mĂ©moire, rĂȘvĂ©, recréé, mais cela importe peu puisqu'il me suffit d'y songer pour en retrouver toute la magie. Sujet de rĂ©flexion [Introduction] J'ai toujours entendu dire que les voyages forment la jeunesse. C'est un dicton populaire, mais je pense qu'il dit vrai. Pour moi, les voyages sont une grande source d'enrichissement. conseil Classe tes arguments dans un ordre que tu auras choisi et articule-les au moyen de connecteurs. [Les voyages permettent de dĂ©couvrir de nouveaux horizons] Tout d'abord, ils peuvent ĂȘtre une source d'Ă©vasion. Mes premiers grands voyages ont Ă©tĂ© romanesques ou cinĂ©matographiques j'ai naviguĂ© en compagnie de pirates avec Jim Hawkins dans L'Île au trĂ©sor, et je suis partie Ă  la conquĂȘte de l'Ouest dans les westerns. Ces lectures, ces films m'ont donnĂ© l'envie de dĂ©couvrir le monde par moi-mĂȘme et d'explorer volcans, dĂ©serts, forĂȘts vierges
 Quoi de plus fascinant que le Stromboli, le Sahara, l'Amazonie, ou que le vaste Pacifique ? [Les voyages apportent un enrichissement culturel] Voyager, c'est Ă©galement s'enrichir, se cultiver, c'est dĂ©couvrir des villes, des civilisations parfois trĂšs anciennes, merveilleusement prĂ©servĂ©es. C'est explorer des musĂ©es, comme celui du Prado Ă  Madrid, ou encore celui des Offices Ă  Florence. Voyager, c'est aussi rencontrer des hommes aux modes de vie diffĂ©rents du nĂŽtre, aux coutumes qui peuvent nous sembler Ă©tranges quoi de mieux pour nous aider Ă  lutter contre nos prĂ©jugĂ©s ? [Les voyages peuvent dĂ©clencher une prise de conscience Ă©cologiste] Voyager, c'est enfin prendre conscience combien certains milieux uniques sont en danger, combien il est temps de rĂ©agir si l'on ne veut pas voir disparaĂźtre la banquise par exemple ou la forĂȘt amazonienne. [Conclusion] Voyager, c'est donc une façon de s'enrichir, de s'initier au vaste monde et de voler de ses propres ailes loin du cocon familier dans lequel on a grandi. . 738 374 88 648 313 115 473 9

c est la mer allée avec le soleil